Quand on n'a plus de force pour la routine, pour le quotidien, à plus forte raison on n'en a pas non plus pour la révolte.
On prend conscience de la nécessité de rompre et de fuir quand, justement, le courage et la vitesse, l'espoir et le dureté sans lesquels ruptures et départs sont impossibles, sont devenus plutôt rares.
Benoit Magellant, personnage principal, est un homme qui se déchire entre le bien et le mal, et se déchirement le blesse de l'intérieur.
L'auteur admet qu'il a fait de Benoit Magellant le cadeau empoisonné d'un de ses traits de caractère le plus agaçant, celui de la lucidité navrée et vigilante.
Dans le récit on peut découvrir un personnage qui s'appelle Molissier, et que l’auteur s'appelle Nourissier, cependant l'auteur nie toute tentative d'autobiographie.
Ce qui peut paraître assez étonnant c'est que le personnage principal a un comportement de désespoir, une attitude "suicidaire" mais comment?
Il mange, boit, plus il se sent absurde et répugnant, plus il bâfre, plus il s'alcoolise.
Mais pourquoi?
La crève nous raconte les tourments d'un homme de 48 ans qui éprouve une passion pour une jeune fille très jeune, une vingtaine d'années.
Mais cette jeune fille existe-t-elle vraiment?
Marie n'apparaît que sous forme d'évocation, de souvenir, de projet mais jamais vraiment, ce qui suggère le doute.
La fin du roman a quelque chose d'énigmatique.
Fin mystérieuse.
De mon point de vue cette fin ressemble beaucoup à la mort.
Texte fort.
D'une violence fabuleuse.
Un grand ouvrage qui gagne a être connu à sa juste valeur .
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